Chasselay, le 12 juin 1940. Le 25 RTS vient d’arriver. Les hommes du lieutenant Henri Dancourt réquisitionnent la ferme de la famille Robert et y installent leur campement. Les villageois n’ont jamais vu d’hommes noirs. Certains sont effrayés, d’autres curieux : personne n’est indifférent. Le couple Robert se lie rapidement d’amitié avec le sergent Modou Diarra, originaire du Soudan (actuel Mali). Fermiers, officiers blancs et tirailleurs constituent une communauté naissante, avec rires, repas frugaux mais partagés. On oublierait presque qu’une bataille est en train de se préparer. Quelques jours après l’installation du camp, un jeune homme étranger arrive : Harald Abdoulaye Diarra est métis, né pendant l’occupation de la Rhénanie par l’armée allemande des amours d’une allemande et d’un tirailleur sénégalais. Il est venu à pied de Strasbourg où sa mère l’a envoyer se cacher pour lui éviter la stérilisation forcée ordonnée par le pouvoir nazi à l’encontre des métis africains et asiatiques. Il cherche son père, rentré au Soudan dont il croit qu’il est venu combattre les nazis. Harald découvre qu’il est le frère du sergent Diarra qui porte le même nom que leur père décédé. Modou cache à ses supérieurs la germanité de son frère pour éviter qu’il ne soit accusé d’espionnage et exécuté, mais refuse qu’il combatte au côté des français. Les préparatifs pour les combats s’intensifient mais sans que le 25 RTS ne le sache 17 juin 1940, le Maréchal Pétain a demandé l’armistice à l’armée allemande.Le jour de l’attaque est prévu le 19 juin. C’est une défaite. Les nazis sont surpris mais finissent par l’emporter. Ils séparent les prisonniers en deux groupes : blancs d’un côté et noirs de l’autre. Ils font marcher les soldats noirs pendant des kilomètres, puis leur ordonnent de se disperser dans les bois. Alors ils les massacrent sous les yeux des villageois. Harald Abdoulaye recueille les dernières paroles de son frère agonisant et décide de rejoindre la résistance. Lorsque la guerre est finie, il part au Soudan porter la nouvelle de la mort de son frère. Il s’installe au village, y fonde une famille. C’est de cette famille que naîtra, trois générations plus tard, celle qui constitue celle du texte, « Le iench ».